Un tour du monde pour se retrouver – MAGAZINE #5
5 juin 2017Un tour du monde pour se retrouver
Entre voyage initiatique et éloge du slow travel, Charlotte Boury et Bruno Maltor font défiler leurs souvenirs en forme de road movies.
Textes par : Jocelyne Vidal – Crédits photos : Charlotte Boury et Bruno Maltor – Article issu du Magazine Terrésens 5
Le point commun entre Charlotte Boury, la juriste, Bruno Maltor le communiquant ? Une insatiable curiosité qui leur a mis depuis l’enfance, le cœur en partance. Fort d’un premier road trip au Québec à dix-huit ans, Bruno a fait de sa passion des voyages, un métier. Deux millions de pages du site « votretourdumonde.com » ont été parcourues depuis le début de l’année, par les adeptes de bons plans dénichés à Londres, New York ou Macao par le jeune lauréat des Golden Blog Awards. Quant à Charlotte, elle s’est envolée neuf mois autour du monde, pour mieux se retrouver, s’épanouir loin des contraintes matérielles, au rythme des 15km de marche quotidienne effectués de Hong Kong à la Patagonie, en passant par la Polynésie et la Nouvelle Zélande.
Interview croisée
Comment est née votre passion du voyage ?
Bruno Maltor A cinq ans, je dormais à côté de l’immense carte du monde accrochée au mur de ma chambre. J’apprenais par cœur les noms des grandes villes. A dix-huit ans, j’ai travaillé pour m’offrir deux mois de road trip au Québec. La découverte des grands espaces canadiens a été le déclencheur de ma passion du voyage. Aussi, après un BTS de Communication à Lyon et une école de commerce à Marseille, j’ai effectué un stage à l’Institut Français de Mayence en Allemagne, avant de passer six mois à Shanghaï, dans une société de web marketing.
Les compétences acquises en Chine m’ont donné l’idée de lancer en 2012, un blog relatant mes aventures. L’envie de les faire partager au plus grand nombre s’est imposée naturellement. J’ai énormément travaillé sur le design, la qualité et le référencement du blog « votretourdumonde.com.Résultat : un passage de 10 000 à 50 000 visiteurs en six mois et un total aujourd’hui de deux millions de pages vues depuis le début de l’année.
Charlotte Boury Mon premier grand voyage, je l’ai fait à vingt ans en travaillant à Chicago dans un club de golf. Après mes études de droit, je suis devenue juriste spécialisée dans le développement foncier chez Terresens. Ce métier m’a fait voyager dans toute la France, m’appris à aiguiser ma curiosité et à ne pas craindre de me retrouver dans une ville inconnue. Mon projet de tour du monde s’est imposé l’an dernier comme un défi à relever, tant sur le plan professionnel que personnel. Certes, partir n’est pas facile. Aussi avons-nous commencé mon compagnon et moi, à parler de ce projet sans être vraiment sérieux.
Peu à peu, l’idée de voyager neuf mois à la rencontre d’autres cultures a fait son chemin. Ce tour du monde allait aussi nous permettre de sortir du schéma traditionnel Université – travail – mariage. Si bien qu’en trois mois, nous avons réglé toutes les formalités administratives, de la résiliation de notre bail locatif à l’obtention des visas. Le temps de vendre notre mobilier, à l’exception de quelques meubles de famille, nous avons peaufiné notre itinéraire, mis à jour nos vaccins et le 14 septembre 2015 nous mettions le cap sur Hong Kong, sésame d’un petit tour de Chine, en passant par le Sichuan et le Tibet.
Parlons des temps forts de votre aventure
B.M. L’idéal pour moi est de faire découvrir aux internautes, des pays, des sites peu connus mais aussi grandioses que le Salar d’Uyuni, le plus grand désert de sable blanc du monde ou la succession de lacs émeraude qui s’offrent à vous à 3000 mètres d’altitude au sud de la Bolivie. Au-delà de la beauté des paysages, le contact avec les populations locales est primordial. Voyager six mois en Amérique Latine sans problèmes de racket, apprendre l’espagnol sur le tas, avec des Colombiens extraordinairement sympathiques, prêts à vous accompagner une demi-heure jusqu’à un arrêt de bus d’altitude, c’est le meilleur moyen de dire « non » aux préjugés.
C.B. L’incroyable gentillesse des gens en Chine où un jeune nous a accueillis dix jours chez lui, au Tibet où nous avons dormi dans un monastère puis dans une famille qui nous a offert l’hospitalité à notre retour d’une ascension de 5000 mètres, face à la montagne sacrée Gongga Shan… Autant de temps forts de notre voyage en Asie, mais aussi en Polynésie. La sérénité joyeuse des habitants évacue toute méfiance dans les rapports humains. Pris en stop par une dame de soixante ans, nous avons découvert avec elle, les traditions culinaires polynésiennes.
Que retirez-vous de vos voyages ?
B.M. Marqué par l’expérience de Yan Arthus – Bertrand, pionnier du voyage responsable, je souhaite donner à tous l’envie de sauter le pas, de découvrir les joies du slow travel. Vivre un mois à Prague, faire le tour de l’Europe en train, en s’offrant le détour du côté de pays oubliés, tels la Hongrie et la Bulgarie…Rien de tel pour vous révéler l’âme d’un pays, d’une ville ou d’un continent. Quelle que soit sa destination, un voyage est le seul moyen de ne pas regretter l’argent dépensé. Le dernier modèle d’Iphone vous fera plaisir quelques jours. Un voyage au fin fond de l’Amazonie lui, va vous changer la vie.
C.B. Ce tour du monde m’a appris à me détacher des biens matériels. Quel bonheur de marcher sans portable, avec le minimum vestimentaire dans son sac à dos ! S’ouvrir à d’autres manières de vivre et de penser rend l’expérience épanouissante, elle permet d’envisager l’avenir avec de nouvelles priorités. « Allez y ! », voilà mon conseil au globe – trotteur qui sommeille en chacun de nous !
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