Tendance : L’art de pousser les murs ! MAGAZINE#4

Architecture, design et tendance

Optimiser l’espace et créer une atmosphère contemporaine à la montagne, tel a été le défi relevé par l’agence h2o architectes pour cet appartement de 55 m2, situé aux Ménuires. Zoom sur les solutions créatives imaginées pour agrandir au maximum et profiter d’un espace confortable, avec une vue panoramique sur la station.

Texte : Patricia Parquet – Photos : Julien Attard. Article issu Magazine Terrésens 4- Editions Free Presse

Rien n’avait véritablement changé depuis 30 ans dans cet appartement, situé dans un immeuble typique des années 60, dans le quartier de la Croisette, au cœur de la station des Ménuires. Les nouveaux propriétaires ont fait appel aux architectes de l’agence parisienne h2o, qu’ils connaissaient bien. Avec une demande bien précise : de l’espace intelligent.

VIVRE DANS UN MEUBLE

Un défi pour les architectes : augmenter la surface de la pièce à vivre sans toucher aux murs porteurs, créer deux salles de bains au lieu d’une, conserver le nombre de couchages initial, prévoir des séparations et des circulations entre les différents espaces à vivre. Désormais, il ne reste rien d’origine, si ce n’est les quatre murs et le mur porteur au beau milieu du salon.

Dans cet appartement baptisé Le Refuge, on ne voit que lui. Un grand meuble en bois de forme courbe qui se déploie. Il traverse et structure l’espace intérieur. C’est la colonne vertébrale du projet. « Ce meuble articule l’espace du séjour qui est libéré. Pour ce projet, notre idée a été d’insérer un meuble dans lequel on vit. Nous n’avons pas essayé de faire entrer les meubles dans l’appartement, mais plutôt l’appartement dans le meuble », explique avec bonheur Antoine Santiard, l’un des architectes de l’agence h2o architectes, chargé de la rénovation.

À part, une table, des poufs pour s’assoir, un banc, il n’a pas été nécessaire d’ajouter des meubles. Tout le génie de ce projet vient de là.

LIBÉRER L’ESPACE

Dans les petits espaces, les rangements sont indispensables, mais ils encombrent. Ici, le meuble libère de l’espace. Les architectes avaient pour mission de maximiser les rangements, de décloisonner les espaces d’origine, de profiter des trois orientations sur le paysage.

Ce meuble est comme un couteau suisse, il remplit de nombreuses fonctions : dormir, ranger, stocker, lire et cuisiner. Il a été réalisé sur mesure en contre-plaqué de bouleau pour les espaces intérieurs et en contre-plaqué de noyer américain pour la paroi cintrée. Il regorge de niches, de rangements cachés sous les lits, sous les fenêtres, pour mettre les couettes, les oreillers et les sacs de voyage. Aucune place n’est perdue.

TIRER LES RIDEAUX

Avant d’installer le meuble, il a d’abord fallu abattre les cloisons et isoler de nouveau l’appartement avec de la laine de verre. Le plafond a été protégé par 4,5 centimètres de laine de roche ; de quoi assourdir la dalle, intégrer les spots lumineux et installer des rails pour mettre des rideaux de séparation entre l’espace nuit et la cuisine. Le soir venu, on tire un rideau central qui entoure le mur porteur au milieu du salon. Les architectes ont revu positivement chacune des contraintes. « Sur le mur porteur qui sépare la pièce principale en deux, des rangements ont été greffés. On fait tourner l’espace visuellement ce qui prolonge l’effet courbe ».

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